Trop de jouets tue le jeu

C’est parti ! Les jouets sont arrivés sur les rayons ! Nous commençons à penser festivités… aux choix qui en découlent, faire plaisir à l’autre, aux autres en recherchant le plat ou le jouet qui les mettra en joie.
Savez-vous que le mot « jouet » est apparu dans sa forme orale au début du XVIe siècle, tandis que la forme écrite n’existe que depuis la fin du XVIIe ? En effet, les instances catholiques hésitaient à officialiser ce mot à travers l’écrit, jugeant le jeu et le jouet trop frivoles.
Le jeu est fondamental pour grandir
Et pourtant ! Il n’est plus besoin de prouver aujourd’hui que le jeu est nécessaire pour l’enfant et fondamental pour grandir.
Des traces de jouets nous sont parvenus depuis la lointaine Antiquité. Les premières toupies datent d’il y a 4 ou 5000 ans avant Jésus Christ, tandis que l’on a retrouvé des animaux sur roulettes à tirer datant de 1000 ans avant JC.
Avant le Moyen-Âge, les jouets étaient vraisemblablement fabriqués par les parents à partir des matériaux à leur portée : bois, paille, terre cuite. Ils étaient à l’image de la société, comme une mise en scène de celle-ci pour l’enfant : animaux réduits, cheval bâtons, poupées… Au XVIIIe siècle apparaît la première cuisine de poupée et la première publicité.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la fabrication des jouets reste très artisanale réalisée à partir de matériaux traditionnels : bois, tissus, fer blanc. Mais dans le monde du jouet, une petite révolution a lieu en 1898 à Liverpool : Franck Hornby imagine pour ses enfants un système de pièces, de vis et d’écrous qui leur permettra de construire une grue. La commercialisation débute en 1901 et le nom, Meccano ®, est déposé en 1907. En 1951, l’usine de Bobigny créée en France produit plus de 500 000 coffrets par jour. Aujourd’hui, Meccano est une entreprise française dont le siège est à Calais. En 2008, une gamme de produits robotiques a été créée.
La sur-accumulation
peut étouffer la créativité des enfants
D’autres jouets connaissent une belle longévité, comme la poupée Barbie® et les Lego®.
Lego (leg godt, bien jouer en danois) a supplanté Mattel (la poupée Barbie) en 2014. Pour se maintenir à un tel niveau, la firme danoise est perpétuellement à l’affût d’innovation, comme l’introduction des figurines en 1978 ou la production des premières briques végétales à base de canne à sucre depuis le mois d’août de cette année.
Dans le monde du jouet, les achats de licence pour reproduire des univers connus des enfants sont très courants (on pense au succès de tous les produits dérivés de la Reine des Neige ou du dessin animé Cars notamment).
Ainsi Lego propose depuis peu le 2e plus gros lego du monde avec 6000 pièces : le château de Poudlard (l’école des sorciers) qui représente environ 2 jours de montage.
Je vous laisse imaginer la place que peut prendre un tel objet dans nos maisons. Car oui, les chambres de nos enfants sont encombrées et croulent parfois sous les jouets.
Et si le jeu est bénéfique pour les petits êtres humains, la sur-accumulation et le trop de choix peuvent étouffer leur créativité en paralysant leur action. En effet, il ou elle ne prendra pas le temps d’expérimenter toutes les fonctions de son jouet (même les plus improbables). Il est donc important de limiter le nombre des jouets, en procédant par exemple à une rotation pour ne laisser « que » 4 ou 5 jouets à sa disposition. Cela laissera le temps à votre enfant de rentrer affectivement en contact avec chaque jouet.
Faites confiance à la créativité
En termes de créativité, il est à noter un retour sur les rayons et sous les sapins des jeux en bois made in France depuis quelques années. Ne comportant pas d’éléments électroniques, ils permettent à l’enfant de laisser libre cours à son imagination pour créer des environnements qui lui sont propres. Ils offrent également l’avantage d’être moins « genrés » que de nombreuses gammes de jouets proposant des séries dédiées aux filles (couleur rose) et d’autres dédiées aux garçons (couleur bleue), difficile par exemple de trouver un vélo d’enfant qui ne soit pas marqué par une différenciation fille / garçon (je vous laisse parcourir seuls le site de Décathlon par exemple). Il est à noter que cette différentiation aurait peut-être été différente en d’autres temps lorsque le bleu était associé à la féminité.
Lorsque l’on pense nombre de cadeaux, se pose bien entendu la question de l’environnement familial et amical, car l’acte d’offrir revêt une grande importance. Si vous avez choisi de passer par la case désencombrement, il va devenir nécessaire d’en parler à votre entourage et d’expliquer votre choix et vos motivations (qui seront peut-être mal perçus au début). Mais n’oubliez pas que vous êtes la locomotive et que le processus de désencombrement est contagieux 😊
Dans tous les cas, faites confiance à la créativité de votre fille ou de votre fils, jouez avec elle ou avec lui et n’hésitez pas à lui faire des surprises en ne suivant pas sa liste de Noël !